28 septembre 2006
Premier "bilan"
Eh oui, déjà pratiquement 2 mois que je suis ici, c'est fou comme le temps passe vite. En fait, j'ai l'impression que le temps se dilate de manière aléatoire... enfin bref.
C'est donc le moment du premier "bilan", que je me suis efforcée de faire pour vous, amis lecteurs, suite à plusieurs questions quant à mes progrès en Portugais, à mes cours, à tout ça quoi.
Je fais des progrès en Portugais, c'est indéniable (et heureusement d'ailleurs,le contraire serait inquiétant!), mais je ne saurais vous dire combien de mots j'ai dans mon vocabulaire. Enfin j'en connais suffisament pour survivre, et même un peu plus. J'arrive maintenant à mieux comprendre les cours, même si je suis encore loin du compte... En vérité, il n'y a qu'un prof que j'arrive à comprendre, car il parle lentement. Un sur quatre, c'est pas terrible... Pour les autres cours, disons que je chope un mot sur deux, ou trois, donc c'est pas toujours évident de savoir de quoi on parle. Enfin je m'en sors quand même, ne vous inquiétez pas! Dans la vie de tous les jours, je parviens à communiquer avec les gens, à parler plus de 3 minutes, à échanger des idées... Il faut dire que ma vie de tous les jours se passe globalement à la fac, avec d'autre étudiants, donc évidemment, ça facilite les choses. Par exemple, quand je vais dans un bar, ou une lanchonete (sorte de restau-bar, où on peut bien manger pour pas cher), je dis 3 mots au serveur et il ne me comprend pas. A la fac, je dis une phrase entière à un autre étudiant, et il me comprend; je ne sais pas si il me comprend par reconstitution des mots, ou par un autre procédé, mais en tous cas il ne me fait pas répéter 15 fois. A la fac toujours, on me dit régulièrement que je parle vachement bien pour quelqu'un qui ne parlait pas un mot en arrivant... J'en conclus que les brésiliens sont des gens très gentils et polis.
En cours, je vais faire une observation sur les étudiants étrangers de l'USP avec un étudiant brésilien; ça promet d'être très intéressant, ne serait-ce que grâce à la confrontation de nos deux points de vue qui ne sont pas opposés, mais quand même très différents. On va s'intéresser aux interactions qui se créent entre étrangers et natifs, aux facteurs de socialisation, à ce que les étrangers pensent du Brésil, de la culture du pays, aux différences qui existent entre leur culture d'origine et celle du pays d'accueil, etc etc... Comme tout le monde ici n'a pas forcément fait socio, je ne vais pas m'étendre, mais quand ça aura pris une forme un peu plus élaborée, je vous ferai part de nos observations et de nos conclusions. Tout ça pour dire que ça va être terrible, surtout en tant qu'étudiante étrangère! C'est la première observation participante de ma vie!
Du coup, dans cet objectif, je me suis amusée à établir une chronologie succinte de l'évolution de mes rencontres. Bon évidemment, pris comme ça en particulier, ça n'a rien d'intéressant pour une recherche, mais comparé à d'autres ça sera utile.
Je suis assez contente de voir que je commence à rencontrer des gens (français et autres, c'est-à-dire brésiliens, chiliens, mexicains, allemands, etc...), à me faire ma propre vie sociale. Ca doit vous paraître bizare (et je comprend), mais dites-vous bien que je suis venue ici en grande partie parce que Romain y est, et que dans les premiers temps, ma vie sociale se résumait à lui, ou à ses amis (pas mal de français dans l'ensemble). Du coup, c'est aussi intéressant de voir qu'il y a un effet de regroupement chez les étudiants étrangers; est-ce que c'est dû seulement à la barrière de la langue? Ou est-ce une réaction qu'on rencontre chez tous les étrangers, dans les premiers temps de leur arrivée? Si les étrangers ont tendance à se regrouper, on peut aussi se dire que les natifs, ayant déjà leurs propres réseaux d'amis, n'ont pas un réel besoin d'en avoir d'autres, ce qui ne facilite pas forcément l'intégration. Néanmoins, les brésiliens sont assez sociables, donc je ne pense pas que ce soit un facteur déterminant. Ou encore, est-ce le passage d'une culture à l'autre qui fait qu'on a besoin de se retrouver "entre nous", pour ne pas totalement oublier notre identité (qui est en grande partie définie par notre langue maternelle)? Une autre direction qui me semble très intéressante à suivre est celle du comportement des gens: la manière dont ils se comportent en fonction du sens et de l'importance qu'ils attribuent à certaines choses a une incidence sur les relations et les interactions entre les individus. Le sens accordé n'est pas le même d'un pays à l'autre, d'une culture à l'autre, donc on peut se demander quel en est l'impact sur les relations entre les étudiants étrangers et les étudiants brésiliens? Il y a toute une étude à faire sur la culture brésilienne et sur les cultures des pays représentés à l'USP, sur les différences et les points communs. Ce qui m'intéresse particulièrement, c'est le langage corporel brésilien. Il est très différent de celui qu'on a en France, mais je n'arrive pas encore à en établir un plan, à voir s'il y a attitudes générales, des choses qui se répètent.
Là encore, il va me falloir un peu plus de temps pour en tirer quelque chose.
Je réalise que j'ai pensé à voix haute dans le dernier paragraphe! Tant pis, ça fera de la lecture.
Voilà, c'est tout pour l'instant. Je vous mets quand même quelques illustrations, parce qu'il y a toujours des gens qui préfèrent les images ;)
Je n'ai pas totalement abandonné le dessin, et les salles de cours restent définitivement le meilleur endroit pour dessiner... ;)
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